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Abel Cougnaud
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« La sincérité, en poésie, n'est jamais évidente. Je crois bien même qu'il n'est pas de genre littéraire - la fiction comprise - où elle soit aussi menacée, si forte est la tentation du jeu dans l'écriture poétique. Rares sont les recueils où la sincérité s'allie à l'humour sur un fond inaltérable de gravité. Or, c'est la qualité première d'« Embellie ». Nous qui connaissons - un peu, beaucoup... - Abel Cougnaud, nous n'ignorons pas ce que recouvre son éternel sourire. Telle est sa poésie : un sourire, comme une « embellie », sur fond de nuages, ou de gravité ; un sourire qui s'appelle aussi : pudeur, fidélité, lucidité, angoisse latente dominée... Voilà à quel prix nous méritons nos poètes. À eux de dire ce que, confusément, nous ressentons, ce que, à notre su ou insu, nous sommes. Car, écrivain ou lecteurs sincères, nous sommes, en poésie, de la même espèce, celle des gens qui acceptent de vivre de toute leur sensibilité, pour mieux dire : intensément, ou peut-être mieux encore : pleinement. C'est difficile, oui, mais en revanche quelle sensation d'être ! C'est à cette plénitude que nous convie Abel qui porte, en poésie, le plus riche, le plus significatif des prénoms. Le poète n'est-il pas chaque jour immolé par les « caïns » de toutes sortes ; mais pour infiniment renaître, car lui est aimé des dieux. » Jean Huguet