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POL 2023, 40 ans de littérature
03/01/2023
1 325 produits trouvés
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En avril 2021, Emmanuel Lascoux publiait sa « nouvelle version » de L'Odyssée d'Homère (P.O.L) qui créa la surprise. Il récidive aujourd'hui avec L'Iliade, dans une nouvelle traduction du texte grec d'Homère, à partir de son travail original sur le grec ancien qu'il rythme, chante et crie depuis plusieurs années. Cette épopée se déroule pendant la guerre de Troie entre les Achéens venus de toute la Grèce et les Troyens et leurs alliés, chaque camp étant soutenu par de multiples divinités comme Athéna, Poséidon ou Apollon. La « version » de Lascoux bouleverse également notre réception de cette épopée fondatrice. « Passez votre chemin, si vous cherchez la justice, écrit Lascoux dans une prodigieuse préface rédigée comme une dramaturgie sonore du texte homérique. Ici, tout est motif à protester, à sortir de ses gonds : la vie est doublement injuste pour les hommes, à commencer par sa fin, et à remonter toutes les frustrations qui la précèdent, et simplement injuste pour les dieux, si l'on en croit leurs sempiternelles protestations, et le rappel des mauvais moments de leur éternité. Le même Apollon, là, qui punit maintenant les Achéens, qui avantage les Troyens, rappelez-vous tout ce qu'il a souffert pour les bâtir, les murs de Troie, esclave de Laomédon, le père de Priam, avec l'autre grand coléreux, Poséidon, le dieu qui secoue terre et mer de ne pas avaler la manière dont Zeus et Hadès, ses deux frères, ont fait le partage au grand Yalta de la Seconde Guerre Cosmique. »
Cette « version française » de la célèbre épopée homérique réalise l'union paradoxale du plus grand respect du texte, et de la plus grande liberté de jeu, restituant en français contemporain le « phrasé » de la langue polyphonique de l'aède. Sans jamais oublier que dans l'antiquité grecque, dès l'épopée, « la musique réglait tout, jusqu'à la politique » (Lascoux), et l'aède était « le premier polyphoniste, l'homme-orchestre ». Comme Emmanuel Lascoux aujourd'hui. -
Quand l'amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu'aux cieux, il brûle et purifie tout et ne s'éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse.
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Pavillon de porcelaine vert et blanc. Psalmodie de mémoire. Voile, navigue - lac. Vie passe. Au milieu de la petite maison. In dem Haüschen. Courbé, abattu, tellement. Idée du merveilleux brisé. Os, fragment, rupture. Là encore pour ressaisir la vie.
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Ce que je vois quand je regarde la photo de cette petite fille à l'aube de ce siècle nouveau, c'est qu'elle ne sait rien encore de ce que le monde va lui apprendre, et qu'être une petite fille est pour elle une joie parce que ça veut dire pouvoir devenir Britney Spears et que Britney Spears pour elle alors, c'est chanter et danser, c'est être dans son corps, sans crainte et sans distance, se sentir très vivante, c'est se tenir, très loin de la peur mais.
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2097, la conquête spatiale est en passe de franchir une étape majeure. Trois vaisseaux rejoindront Titan, la plus grande lune de Saturne, avec cinquante-trois cuves d'azote liquide contenant le patrimoine génétique terrestre d'un million d'espèces. Mais le temps presse, devant la dégradation irrémédiable de notre planète Terre.
Depuis l'envoi réussi de la sonde Huygens sur Titan le 14janvier 2005, Élisabeth Filhol imagine une mission spatiale en direction de Titan. Sister-ship est construit en deux temps parallèles. D'une part le discours de Lee Wang (directeur de l'Agence spatiale internationale) pour le Congrès annuel d'astronautique à Darwin en 2082, qui annonce le lancement de ce vaste programme de sauvegarde du vivant, sur le modèle de la grande Arche biblique. Et d'autre part, quinze ans plus tard, le journal de bord de l'équipage de l'Olympic, un des trois vaisseaux jumeaux (sister-ships) en approche de Titan, le corps céleste qui ressemble le plus à ce qu'était notre Terre primitive dans tout le Système solaire. On accompagne les cinq astronautes sous la protection de Milena, l'intelligence artificielle de la mission, avec dans les soutes du vaisseau ce que la planète a de plus précieux, graines, spores et gamètes mâle et femelle de chaque espèce. Le contenu d'une cinquante-troisième cuve qui contient le génome humain a fait débat. Pourtant la mission de l'équipage est claire à son sujet. Mais comment se faire entendre à contre-courant du récit dominant? Que révèle cette épopée ambivalente de notre rapport au vivant, à la Terre, à notre destin d'humanité? C'est la question que vient poser le livre d'Élisabeth Filhol à ce grand discours, projeté avec une formidable précision romanesque. -
Sur cette terrasse d'hôtel, l'été, on aurait pu se croire dans un genre d'oasis. Je regardais les gens assis autour de moi, j'entrais dans ces vies parce que chacune aurait pu être la mienne, et aussi parce qu'elles ne l'étaient pas, justement.
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Je dis, en divisant chaque syllabe, en les plantant pour faire germer un nouveau monde, je dis aimez Gil. Aimez Gil. Une prière dans la voix la plus basse, la voix la plus insignifiante qui puisse être. Aimez Gil.
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« J'ai tâché d'être drôle sans faire d'humour, d'être légère sans être gaie, d'être optimiste sans jamais être confiante », écrit Gaïa à son éditeur en faisant l'aveu de sa propre difficulté dans l'existence. Accablée par son époque, Gaïa croit qu'en changeant de ton et de registre, elle aura une existence légère et gaie, celle qu'elle voudrait raconter dans le livre qu'elle n'a pas encore écrit. Mais il y a ses parents. Ils ont beau vivre à New-York, ils s'incrustent dans sa vie. Au téléphone, le père, qui se convertit au judaïsme, commente inlassablement Joyce ou Hegel. Comment écrire une comédie avec des parents pas comiques ? À New-York, sa mère démolit son projet. C'est un peu léger, lui reproche-t-elle. C'est exactement l'objet du livre. Et surtout fuir l'amour. Mais quand Gaïa rencontre Marcus à New-York, elle comprend qu'on ne peut pas s'en débarrasser si facilement. Il lui faut chercher l'inspiration ailleurs. Peut-être au magazine où elle est journaliste de mode, et durant les soirées convenues qu'elle observe avec ironie. Que reste-t-il de la mode en dehors du fric ? Un écoeurement généralisé plonge Gaïa et ses deux amies dans des conversations alcoolisées et hilarantes. La mode, ce n'est plus un projet d'avenir ! L'a-t-elle seulement déjà été ? Et la littérature ?
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À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
Thibault de Montalembert et Clémentine Aussourd incarnent admirablement le duo père/fille complexe et attachant imaginé par Rebecca Lighieri. Un roman sombre et addictif.
Couverture : © Flore-Aël Surun / Tendance Floue -
Noms, prénoms, titres et sobriquets est le vingt et unième d'une série de livres, dont dix-sept publiés aux éditions P.O.L. Dans la plupart de ces livres, on retrouve ce que Danielle Mémoire appelle le « Cercle de littérature appliquée » dont la fonction serait de composer et de discuter, parfois non sans aigreur, le livre même que l'on est en train de lire. Les membres du Cercle, toujours les mêmes à de légères variations près, sont également les principaux personnages des fictions qu'ils ourdissent, transforment, déplacent, effacent.
À chaque livre correspond une forme particulière. La forme de Noms, prénoms, titres et sobriquets est celle de l'acrostiche (poème ou strophe où les initiales de chaque vers, lues dans le sens vertical, composent un nom ou un mot-clé). La suite des premières lettres de chacun des paragraphes compose ici, rangés dans l'ordre alphabétique, les noms, prénoms, titres ou sobriquets des membres du « Cercle de littérature appliquée ». Ces paragraphes ne se contentent pas d'épeler les noms des divers personnages mais s'efforcent de poser, ici et là, quelques thèmes dont la suite ménagera les variations ; ils font souvent écho aux livres qui précèdent, ébauchent eux-mêmes parfois des fictions, ou, pour quelques-uns, se donnent à lire comme des manières d'aphorisme, souvent avec humour. -
Métamorphiques est écrit journellement au cours d'une saison d'hiver. Le livre est d'abord composé de six fois neuf poèmes de même forme. On entrevoit quelques possibilités de deviner l'avenir par les moyens verbaux. Le désir de prédire, autant que le bon sens, étant sans doute les choses du monde les mieux partagées. Ici, les signes à déchiffrer sont recherchés dans un corps souffrant et rêvant ; des coïncidences sont reconnues dans la vie sociale afin de déterminer des décisions. L'exploration des signes est une véritable épreuve de lecture du poème. Et puis, le journal se rompt.
Deux séquences font suite, formellement en ruine : les mots sont défaits, des sons foisonnent. Une sorte de discours se constitue, son objet est l'anéantissement de tous les enfermements. Dans une oeuvre radicale, qui recourt à la poésie sonore, Luc Bénazet cherche à saisir les paroles : matières composées de souffles et de lettres, dont la page et l'oralité sont les deux horizons sur lesquels elles apparaissent et se désagrègent.
Un homme est invité à un dîner. Il décide de s'y rendre à pied. Il escalade d'abruptes montagnes, traverse des forêts épaisses, parcourt des plaines fertiles. Il s'émerveille des beautés de la nature et de la variété des vivants. Arrivé à destination, il prend place à table. Il y a là un jardinier, une sexologue, un architecte, une philosophe, un phytothérapeute et tant d'autres convives. La discussion s'engage. Elle est très animée.
Anne-James Chaton dessine les contours de notre monde en relisant l'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien. Par le filtre de la langue et des descriptions de l'écrivain latin, contemporain de Néron, l'auteur donne un éclairage inédit sur les interrogations environnementales de notre temps. La terre d'avant l'industrie humaine se réveille et demande des comptes aux générations qui l'ont épuisée. -
Organisé en deux parties articulées autour d'un court poème (« Une question de traduction »), Let, premier livre d'Olivier Brossard, prend sa source dans l'oeuvre du poète états-unien John Ashbery et dans celle du poète florentin Pétrarque. La série de poèmes « USOPEN » est en effet dérivée du Serment du Jeu de Paume de John Ashbery qu'Olivier Brossard a traduit (José Corti, 2015), comme s'il s'agissait d'un « match retour » dans les nombreux échanges entre poésie « américaine » et poésie française. C'est le jeu entre les lettres, les mots et les langues qui anime le livre, jusque dans le dernier long poème « Exzoniere », variation sur les Canzoniere de Pétrarque. Il s'agit moins de passer à travers les mailles du filet du langage que de les éprouver en s'y faisant prendre : une balle « let » est une balle qui touche le filet avant de retomber sur le terrain adverse. C'est l'ancienne question de la possibilité même de la parole poétique et lyrique qui est ici à nouveau lancée.
Le nom Let en anglais signifie obstacle ; que le mot devienne un verbe, il se fait alors proposition et invitation : le jeu des poèmes explore cette tension au coeur de la parole poétique entre retenue et permission, au beau milieu du langage. Let, c'est aussi le début de « lettres » : peut-être pour réussir à dire les choses suffit-il de commencer, d'accepter d'avoir de la suite dans les mots en jouant le jeu de la lecture et de l'écriture. -
« Tu es né à Draâ Ben Khedda, près de Tizi Ouzou, sur une montagne magique. Au fil des ans, tu subis les affres d'une décolonisation ratée sur une terre hostile à Alger. Par-dessus le marché, ton père s'avère ne pas être ton père et ta patrie se compromet dans des querelles fratricides. Alors, comme tant d'autres, tu suis l'exode aveugle qui, de logements radieux en prisons modèles, clouera définitivement le bec à tes illusions. Dans un ultime baroud tu t'engages à la Légion étrangère où tu te fonds sans mal dans le paysage. On te retrouve femme de ménage nettoyant l'infirmerie en préfabriqué d'un Quartier anonyme. C'est là, parmi les serpillières et sous l'accablante moiteur, que tu décides enfin de ton sort : tu allais devenir le premier homme à partir dans la jolie fusée qui te nargue derrière ses feuilles de palme. Et c'est ainsi qu'avec l'aide de mercenaires décatis et de putains, tu mets sur pied le premier vol habité d'Ariane. »
On retrouve dans ce récit poétique composé comme une BD sans dessins, avec collages, éclats de voix, digressions mentales, messes basses, compositions abstraites, anecdotes déjantées, les personnages de plusieurs livres de Frédéric Léal depuis Selva ! en 2002. Mais cette fois, les protagonistes décident d'aider un légionnaire cafardeux à s'envoler dans la fusée Ariane. Un roman débridé, pratiquant l'auto-science-fiction et promouvant une forme de résilience trash. -
« Je devais me rendre chez un ami / il habitait un endroit reculé dont je ne savais rien. / J'appréhendais la longue marche qui m'attendait. / Je craignais de me perdre. / Je cherchais un guide / j'en consultais de nombreux. / Après réflexion, j'arrêtais mon choix / j'emporterai L'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. / Le livre conduirait mes pas jusqu'à bon port. »
Un homme est invité à un dîner. Il décide de s'y rendre à pied. Il escalade d'abruptes montagnes, traverse des forêts épaisses, parcourt des plaines fertiles. Il s'émerveille des beautés de la nature et de la variété des vivants. Arrivé à destination, il prend place à table. Il y a là un jardinier, une sexologue, un architecte, une philosophe, un phytothérapeute et tant d'autres convives. La discussion s'engage. Elle est très animée.
Anne-James Chaton dessine les contours de notre monde en relisant l'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien. Par le filtre de la langue et des descriptions de l'écrivain latin, contemporain de Néron, l'auteur donne un éclairage inédit sur les interrogations environnementales de notre temps. La terre d'avant l'industrie humaine se réveille et demande des comptes aux générations qui l'ont épuisée. -
Jacques Jouet a déjà publié, chez P.O.L, de « courts romans de dames », ayant pour personnage principal une héroïne dotée d'un destin particulier, et avec l'ambition de travailler sur des figures féminines possibles, liées au temps présent : Une mauvaise maire (2007), La seule fois de l'amour (2012), Un dernier mensonge (2013). À terme, Jacques Jouet rêve d'une galerie de personnages comme on en trouve dans les romans et nouvelles de Henry James, et poursuit son catalogue de « vies potentielles ». Avec ces deux nouveaux romans, également situés de nos jours, il tente à chaque fois de décliner avec humour, et d'interroger de façon romanesque, une supposition initiale. Pour Valentine expliquée : Que se passe-t-il si une femme est dite, en société, ne pas avoir besoin de la psychanalyse et se sent exclue, vexée au plus haut point de cette originalité qu'elle n'a pas recherchée ? Pour Madame Greuse : Que se passe-t-il si une femme fait des ménages à seule fin de se payer, chez elle, une femme de ménage ? Jusqu'à contredire, selon l'auteur lui-même, le proverbe portugais : Uma empregada de limpeza não tem uma empregada de limpeza (« Une femme de ménage n'a pas de femme de ménage. ») Jouet observe ainsi les conduites de ses contemporains, en sémiologue amateur, et explore de façon irrésistible les possibles de chaque existence.
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Léaud ne tient pas en place. Quand ce ne sont pas les doigts, les mains, les bras ou le corps entier qui bougent, ce sont les yeux qui regardent à droite à gauche, comme essentiellement indisciplinés. Résultat : une image dynamisée et un réjouissant climat de liberté, mais aussi le spectacle d'un personnage/acteur livré à lui-même, sans amarres, courant en permanence le risque d'une sorte de perdition. De là que malgré la vitalité physique et verbale, malgré la malice, la gouaille, le rire (souvent contenu), le sourire (éclatant, juvénile jusque dans le visage devenu vieux), on ressente chez Léaud un fond de détresse. »
Parmi les cinquante-quatre textes du cinéma de Léaud, dix-huit analysent le jeu de l'acteur, vingt-sept textes évoquent chacun un film (Les Quatre Cents Coups, Baisers volés, La Maman et la Putain, etc.), plus précisément une séquence dans le film, choisie parce que Léaud, révélé par François Truffaut, y est exemplairement lui-même, et neuf textes décrivent chacun un souvenir personnel dans la vie de l'auteur, un moment vécu dans la réelle compagnie de Jean-Pierre Léaud. Des Quatre Cents Coups (1959) à La Mort de Louis XlV (2015), les films évoqués se succèdent dans l'ordre chronologique, de même que les souvenirs. Ce parti-pris présente l'avantage d'une mise en perspective simple et claire : l'intemporalité des textes d'analyse traduit la permanence des oeuvres ; la chronologie, dans les deux autres types de textes, donne à ressentir le défilement des années et le vieillissement des individus - en particulier l'individu Léaud, bien sûr. -
Le temps passe, le village change. La ville se rapproche et Claudine devient riche. En ville, être riche c'est aller au massage, se faire livrer à manger par de jeunes cyclistes, c'est faire les vitrines chaque jour, c'est porter une robe différente par semaine, c'est aller au restaurant quand ça vous chante, c'est arrêter un taxi d'un geste de la main. Au village, être riche consiste à cacher son argent et à s'arranger pour donner des imaginations, des envies et des jalousies sournoises à tout le monde. Entre les deux, Claudine hésite.
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À l'Écluse, je humais les molécules de Sillans dans les feux de débroussaillage. Quand je bourrais à la fourche les flancs de mon brasier, il prenait une lueur de soufre. Je me racontais les années Nina en nourrissant les brûlis des talus. Je la prenais comme couleur et comme température. Je n'avais pas envie de faire son portrait mais de m'engouffrer dans son énergie. J'entrais à corps perdu dans la matière de l'insaisissable, avec son goût sur le bout de la langue. Mes lignes d'écriture lui couraient après.
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Une série de féminicides, un tueur, ' l'assassin du dimanche '. Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre...
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Sex Detectives Tome 2 : Mariage et autres mésaventures
Noa Y. Lions
- P.O.L
- Fiction
- 14 Mars 2024
- 9782818060322
Deuxième volume des aventures de nos deux détectives, Dougheurl et Duboï, spécialisés dans les enquêtes mêlant sexologie, psychologie, pornographie. Première et nouvelle aventure : Dougheurl et Duboï se marient. Ils ont convié d'anciens rendez-vous, « celles et ceux auprès de qui leur mission a été accomplie au mieux et avec qui ils gardent de bons rapports ». Mais ils n'avaient pas forcément prévu que leur nouveau statut social et amoureux allait influencer leurs enquêtes et leurs rencontres professionnelles, ni qu'ils auraient à faire face à de nouveaux fantasmes, de nouvelles demandes de couples mariés souvent depuis bien plus longtemps qu'eux. Leur conscience professionnelle est alors mise à rude épreuve. « Mais en quoi consiste la conscience professionnelle des sex detectives ? Il s'agit de répondre décemment à une demande indécente. Ils ne guérissent pas les impuissants ni les frigides, ne rendent pas fous ou folles d'amour les indifférents et les indifférentes ni l'inverse, n'ont pas un tableau noir sur lequel en une heure de cours ils transforment des empotés en as du volant. Ils ont à inventer une réponse adaptée à chaque rendez-vous, indépendamment de leurs expériences passées, réussites ou échecs. » Et dans ce nouveau roman, « les demandes indécentes » ne manquent pas, mettant au défi nos deux dévoués détectives, notamment un certain Titi perdu dans des fantasmes de domination et de zoophilie. Le mystérieux auteur de ce nouveau livre nous entraîne dans une étourdissante et joyeuse réflexion sur le sexe et les désirs de chacune et chacun, sans tabou ni obstacle, en livrant un dialogue jubilatoire et profond sur notre part d'ombre et de folie.
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J'entends toujours.