Le monde agricole a su édifier un réseau dru d'organisations destinées à pallier l'isolement des agriculteurs et à compenser le faible poids de leurs exploitations. Il a puisé pour cela dans sa propre histoire et dans la tradition associationniste du xixe siècle. Il a aussi détourné à son profit l'oeuvre législative que la iiie République destinait plutôt à d'autres. Ses solides institutions sont parvenues jusqu'à nous, qu'il s'agisse des syndicats, des coopératives, des assurances mutuelles ou des caisses de crédit. À certains moments de son histoire, l'organisation agricole devint un laboratoire d'idées, dont les échos résonnèrent au loin. Quelques innovations institutionnelles majeures y prirent forme, comme le modèle paysan d'agriculture, le dialogue État-paysans ou le Marché commun agricole. Aujourd'hui, les regards des acteurs de l'économie sociale scrutent le monde des organisations agricoles, avec l'espoir d'identifier les savoir-faire qui furent à l'origine de son succès.
Cinq chapitres permettent de passer en revue :
Les racines lointaines de la solidarité et de la coopération paysanne l'émancipation des agriculteurs, scellée dès la fin du xixe siècle par le développement des syndicats agricoles et des outils économiques dont ils se sont dotés la physiologie de l'organisation, vue au travers de la représentation des élites agricoles et de l'attachement des agriculteurs à leurs organisations la valeur de référence, à laquelle l'organisation agricole peut se prêter au regard de l'économie sociale dans son ensemble les enjeux et le destin de cette galaxie agricole.
L'auteur livre ici le fruit d'une observation nourrie par une expérience professionnelle passée dans quelques états-majors de l'organisation agricole. Son témoignage pourrait en souffrir s'il n'était assorti d'un examen critique.